essai Triumph Rocket 3 Roadster

Essai d'une journée sur 300 kms entre Beg ar C'hra prés N12, Locquirec, Roc Trédudon, Guingamps et St Brieuc
conditions :route hivernale humide et grasse


la nouvelle R3 Roadster

y a des jours ou on regrette pas d'avoir sorti la moto par 7-8 degrés et de se taper 100 bornes pour rejoindre un pote qui a le privilège de roder une moto arrivée d'Angleterre et sortie de la caisse la veille !
550 kms au compteur, les premiers paliers du rodage effectués la bête commence déjà à respirer sans broncher ! pour info à 3000 trs on roule à 120, y a que 5 vitesses on pourrait lui en greffer 2 de plus et là on dépasserait les limites musculaires de l'athlète qui pilote une Rocket 3 Roadster !
Will et moi avions rendez vous dans une station de la voie expresse pour un petit tour de Bretagne histoire qu'il lui rajoute des kms pour terminer le rodage On décide de visiter la côte le matin vu le temps bouché d'aujourd'hui, cap sur Plestins les gréves pour une première photo

évidemment avec un temps pareil , mis à part des routes détrempées par la fonte des neiges, c'est un plaisir de rouler, l'engin se prête facilement à la prise de vue, le noir brut de sa carapace tranche avec la limpidité du ciel breton en hiver

la première chose qu'on apprécie sur cette nouvelle Rocket Roadster c'est son moteur ! il est ENORME, impressionnant de vigueur et de rage, c'est l'indomptable de l'asphalte qu'on va essayer de contenir toute cette journée , sur plus de 300 kms en suivant un itinéraire gonflé d'iode , la route cotière panoramique entre St Efflam et Morlaix qui passe par Locquirec ,St Jean du Doigt et le Diben pour les connaisseurs ...


sur le port de Locquirec

- la deuxième chose qu'on remarque : c'est la position du pilote qui a vraiment évoluée, les larges raquettes chromées ont été remplacées par de vrais repose pieds plus en arrière, ce qui permet plus de folies en virages, on s'empêchera toutefois de tout balancer comme une sportive car la Rocket est massive, les vives prises d'angles ne sont pas son point fort, mais là, il faut reconnaître que ce n'est pas le but d'une telle machine il n'empêche qu'on peut lui imprimer un bon rythme , Will m'a dit avoir glissé par 2 fois dans les virages de Corlay - Guingamp avec la Tiger 1050 alors que je n'ai rien ressentie avec la Roadster

cette machine s'appréhende facilement à celui qui consent à lui imposer d'une main ferme sa volonté à la maîtriser dans les déplacements, il ne faut pas hésiter à sortir le corps pour faciliter les virages et passer en courbe comme avec une bonne vieille T3 , la masse longitudale du moteur étant centrée verticalement , elle demande à être déplacée par le poids du pilote


le freinage est assuré par 3 freins à disques épaulés par un système ABS c'est largement suffisant, de toutes façons les écarts de conduite parviendront toujours d'une surestimation de la vitesse par rapport à la masse que déplace un pareil engin ,je me suis laissé surprendre dans une courbe humide et en léger dévers intérieur , Will et moi avons visité la cour d'une ferme vers St jean du Doigt , le proprio était derrière son rideau avec l'oeil vissé sur la Rocket, on l'a salué en partant (faut dire que c'était la première qu'il en voyait une de sa vie...) j'ai trouvé par contre l'amortissement un peu raide pour les routes secondaires que nous avons empruntés, c'est un des points à améliorer sur cette machine : des amortisseurs plus progressifs à l'arrière et une fourche plus souple à l'avant, j'ai perçu quelques réactions sèches de l'avant dans des certaines courbes prises rapidement sur un revêtement déformé

maintenant je viens au principal reproche que je ferais à cette Rocket, sa selle ! au bout d'une journée vous ne ressentez plus votre coccyx, en effet la selle d'origine est un modèle pour conduite solo avec un bourrelet relevé sur l'arrière qui sert à caler votre séant, mais l'inclinaison est mauvaise et conduit à des fourmillements.L 'idéal serait de redessiner une selle plus orientée vers l'avant et moins large, mais surtout rehaussée de 10 cm pour changer la bascule du corps. Car là on arrive à l'autre problème cruciale la position du pilote ! en effet, sans protection cette machine vous impose une vitesse de croisière sur autoroute à 110-120 maxi pour supporter la pression du vent qui s'exerce principalement sur le casque, elle écrase le casque sur vos joues après 120, de plus la pression ressentie sur les épaules et les bras sont conséquentes, j'aurais rêvé aujourd'hui et spécialement dans les Monts d'Arrés d'une tête de fourche comme celle dessinée par Corbin
http://www.corbin.com/triumph/tr3fltfair.shtml

en conclusion cet essai long de 300 kms m'a vraiment permis d'apprécier cette machine au moteur exceptionnel , au regard des quelques critiques que je lui ai trouvé, c'est une moto agréable si on se tient à l'esprit Roadster qu'elle porte, une puissance et un couple pratiquement inégalée à l'heure d'aujourd'hui dans les motos de série, une silhouette reconnaissable entre mille, une tenue de route au dessus de la moyenne de ses concurrentes actuelles, et un freinage efficace.
Pour le coup ou j'en posséderais une, j'apporterai suite à mes remarques quelques modifications en matière de protection par l'ajout d'un carénage et d'une sellerie confortable pour en faire une moto plus agréable sur longues distances.

pour rassurer les lecteurs nous l'avons sorti de l'eau avant la marée... !



et will a fortement apprécié le confort de la Tiger 1050:lol:

merci encore à Will



j'aime :
le Moteur
la gueule de cette moto
le comportement et la tenue de route
le bruit de ce nouvel échappement
la nouvelle position des repose pied
le freinage


j'aime pas :

la selle
le manque de protection
la position du pilote pas assez basculée en avant
les compteurs trop petits , non actionnables du guidon,
beaucoup d' indications mais qui sont illisibles en roulant


la Rocket 3 Roadster sur la route submersible de l'île Callot ...,en panne simulée, personne n'a pu (ou voulu) nous aider , y avait que des petits vieux qui avaient mal au dos,